Simon

Simon Saxo Simone’s son
au saxo… Simon

Simon pénètre Simone un beau soir de septembre 2022. Une bouteille de 75 dans chaque main, il franchit la porte bringuebalante du garage, fauchant au passage d’épaisses toiles d’araignées avant de poser ses breuvages sur le bar. Il s’arrête pour saluer un band de huit zycos médusés, spectateurs d’un gars qui tourne à la Leffe, et à la Leffe fraîche ! En témoigne une dégoulinante condensation sur les bouteilles . « Salut tout l’monde » lance l’aspirant au poste de baryton, exhumant de sa housse, les mains humides, un sax bar rutilant. « Salut », répond en choeur l’assemblée, rassurée à la vue d’un homme au savoir-vivre évident, qui exècre la bière chaude à trois balles de chez LIDL. Voilà une entrée en matière des plus rassurantes pour un groupe en manque de graves sérieux dans sa section cuivrée.

En introduisant ainsi Simone, Simon vient de tromper pour la première fois l’environnement académique qui l’a façonné des années durant à coup de diplômes surannés dans moult conservatoires encaustiqués, obtenant un prix de musique de chambre par ci, un prix de saxophone classique de la Ville de Paris par là. Aujourd’hui, c’est le triptyque salvateur Sax/Bière&Soul qui démarre pour cet artiste répertorié «  balance ascendant scorpion ».

Une balance qui aura attendu 35 ans avant d’oser l’improvisation au sein des Simone’s Son, face à un public déshabillé de ses nœuds pap et autres boutons de manchettes, désormais peuplé de drogués lookés à la mord-moi l’noeud. Simon est bien décidé à épouser avec gourmandise le dress code des soufflants du groupe, enfilant sur scène une barboteuse en cuir et un chapeau melon. Ses deux frères, musiciens pros eux- aussi, lui en voudront de renier ainsi l’éducation chrétienne reçue des Jésuites au lycée Saint Joseph de Laval.
Avant cette mue vers une vie musicale débridée, Simon n’a-t-il pas officié comme saxophoniste émérite dans de respectables formations telles « Carrière », « Scaramouche » (octuor à vents) avant d’intervenir comme soliste à l’Ensemble Instrumental de la Mayenne. Faut-il voir dans une énième formation qu’il désigna « A corps D » – jeu de mots, maître Capello ! – une fantaisie sémantique annonciatrice d’un mal-être passager prédisant l’émergence d’une durable transgression vers la luxure Rhythm’n’bluesesque des Simone’s Son ?

Chers lecteurs, on ne peut pas se quitter sans avoir évoqué la face cachée d’un iconoclaste buveur de Leffe fraîche en phase de débarquement chez les Simone’s Son : il joue aussi du marimba !!! et compte bien poursuivre concomitamment sa vie de saltimbanque dans « Mouv’n’Brass » dont il est membre fondateur, et celle de soufflant reconverti chez Simone.